La digitalisation dans le secteur portuaire – est-ce un concept unique en France ?

BB : Il n’y a pas, à ma connaissance, un seul secteur d’activité, en France ou dans le monde, qui n’est pas impacté par le sujet de la digitalisation.

Cette révolution, qui est essentiellement liée aux usages, crée le paradoxe suivant :

  • D’un côté, les consommateurs de plus en plus connectés, dotés d’une capacité d’agir accrue par les échanges en réseaux et faisant du digital un usage quotidien.
  • De l’autre, des entreprises, peu ou pas assez digitalisées, avec une culture du numérique faiblement diffusée. (La France est en 17e position mondiale selon le Network Readiness Index 2020 [1].)

Évidemment, le secteur de la plaisance ne déroge pas à cette règle puisque les plaisanciers sont aussi des utilisateurs de services digitaux par ailleurs et ont acquis une certaine habitude d’usage et une certaine exigence.

Tout naturellement, cette exigence s’exprime et ils souhaitent bénéficier au sein même d’une marina de services dématérialisés, qui leurs apportent plus de facilité et de confort.

Est-ce que la plaisance est le dernier secteur à se digitaliser ? Non, je ne pense pas ! Chacun avance à son rythme et souvent le top départ vient du besoin pressant de ses clients. De plus, le digital ouvre de nombreuses possibilités d’améliorer la performance opérationnelle, de simplifier le quotidien des plaisanciers comme des gestionnaires… – c’est une source d’opportunités pour réinventer le rôle des ports.

Tous ces éléments combinés font qu’aujourd’hui, il y a une prise de conscience générale et une accélération des projets de digitalisation.

Comment travailles-tu avec les ports ?

BB : Chez Falco, nous avons une approche, me semble-t-il, assez humble et basée sur l’écoute. On n’arrive pas chez nos clients en disant : « Regardez ! On a la solution idéale. C’est exactement ce qu’il vous faut ! ».

Le point de départ d’une relation avec un client, c’est le pré-diagnostique. Comprendre comment il travaille, dans quelles conditions, et comprendre où il veut aller. Cela nous permet de lui apporter des solutions adaptées.

Pour ma part, le pré-diagnostique se matérialise en deux étapes essentielles :

  • Écouter chaque acteur de l’entreprise lors de rendez-vous individuels ;
  • Observer en conditions réelles la réalisation des tâches quotidiennes.

Par mon expertise « UX » (User Experience), l’utilisateur final, aussi bien interne qu’externe, est au cœur de ma démarche. Cela me permet d’identifier où sont les points de blocage, les tâches chronophages à basse valeur ajoutée, les points de crispation etc.

La finalité : identifier des opportunités de digitalisation qui permettent de gagner en efficacité opérationnelle tout en offrant au plaisancier un service enrichi et à la hauteur de ses attentes.

Un exemple récent : le renouvellement de contrats en ligne d’un port de 750 places.

Le résultat : +de 1 500 heures de travail administratif économisées et une fonctionnalité massivement utilisée par les plaisanciers.

[1] https://networkreadinessindex.org/countries/france/, consulté le 18/12/2020